Une rentrée qui s'annonce pleine de désillusions

Cette fois, ça y est ! Si les sondages annoncent toujours un état de grâce pour Monsieur Sarkozy avec 63 % d'opinions favorables, il semblerait que la rentrée va s'annoncer très chaude pour le gouvernement, et l'on ne voit pas comment cet illusionniste pourrait s'en tirer à aussi bon compte.

Les promesses inconsidérées du candidat à la présidentielle commencent en effet à prendre du plomb dans l'aile, à commencer par la question relative à la déduction des intérêts des emprunts, qui en fait ne pourra pas, selon l'avis rendu par le Conseil Constitutionnel (merci, Monsieur Debré) être rétro-actif au 6 Mai 2007, date de son élection. Autrement dit, ceux qui auront contracté leurs emprunts avant cette date ne pourront rien déduire de leurs impôts, et ceux qui se seront fait bercer d'illusions pendant les trois derniers mois en croyant qu'ils allaient en bénéficier n'ont plus qu'à déchirer leurs promesses d'achats !

Mais fallait-il vraiment recourir au Conseil Constitutionnel, pour savoir que cette loi ne pourrait pas s'appliquer, étant donné qu'un principe fondamental en droit est qu'aucune loi ne peut être rétro-active ? Un avocat comme N. Sarkozy ne pouvait pas ignorer cela, pas plus que ses équipes de Bercy, dont il a été le minstre, il faut tout de même le rappeler. Car avant de faire des promesses inconsidérées, qui plus est dans le flou et l'incertitude ambiant (rappelez vous, un coup on nous disait que tout le monde pourrait en profiter, puis seulement quelques uns, puis le ministre d u budget a poussé son coup de g... et soudain on n'en a plus parlé, étant donné que les législatives pointaient leur nez et que nous avions déjà fort à faire avec la TVA Sociale, mensonge encore plus gros !) eh bien un candidat sérieux n'aurait pas manqué de vérifier, avant de changer d'avis comme de chemise (tiens tiens, n'est-ce pas ce qu'il reprochait à une certaine candidate ?).

Bref, les sujets de mécontement ne vont pas manquer : le "travailler plus pour gagner plus" devenu "travailler plus pour gagner moins" avec les hausses de prélèvement prévues, le "service minimum" dans le secteur public, qui s'avère inapplicable, avec l'obligation faite à tous les grévistes de déclarer 48H00 à l'avance leurs intentions (sic) les baisses d'effectifs dans l'éducation nationale, la TVA sociale dont il faudra bien commecer à débattre, la réforme de la Jutice (la montagne a accouché d'une souris!) et la Réforme de l'Université et de la Recherche, dont on a vu q'elle avait été vidée quasiment de toute sa substance !

Et ce ne sont pas les quelques "succès" à l'international dont se targue notre président (le mini-traité Européen, dont le succès est en grande partie imputable à Angela Merckel), les infirmières bulgares (succès dû aux commissaires européens, qui oeuvraien de longue date, et d'ailleurs, contre quelles promesses françaises vis-à-vis de la Lybie ont-elles été libérées?), etc.. etc... De plus, les français ne s'intéressent pas à l'international, on l'a bien vu avec la campagne électorale, et regarderont ce qui se trouve dans leur portefeuille, à la renrée. Et ce qu'ils verront les fera atterrir, une fois passée l'euphorie des vacances et le "changement " dû à l'arrivée d'un président plus jeune et plus dynamique (ceci étant lié à cela).

On se retouve dans quelques semaines, pour faire le point ?

Sylvie Mennesson