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Le blog de la Gauche du Réel à Maisons-Alfort
16 octobre 2007

"La semaine noire de Nicolas Sarkozy" par JCC

Bloc-Note de Jean-Christophe Cambadélis, publié dans Socialisme et Démocratie n° 119

Et tout à coup en dix jours la superbe Sarkozy fut ébranlée. Ce fut d’abord le faux pas vis-à-vis de Poutine. Le Président de la République fanfaronnant « sur l’Iran, Poutine a changé », les points de vue seront rapprochés. Autant d’assertions aujourd’hui démenties. Ce fut la faute de goût le soir de la défaite de la France en rugby, face à l’Angleterre. Nicolas Sarkozy n’eut pas un mot ; alors qu’il embrassait Bernard Laporte huit jours plus tôt lors de la victoire de la France contre la Nouvelle- Zélande. Ce fut aussi la fausse note avec cette polémique Lagardère-Villepin, elle-même l’expression de la lutte à mort que se livrent le Président de la République et l’ancien Premier ministre au travers de l’affaire EADS et qui abîme la France.

C’est aujourd’hui la fausse piste sur la santé. Le pouvoir ne prend pas la mesure de la catastrophe sanitaire, la crise du modèle libéral que manifeste les internes et les externes en grève. C’est le faux semblant à propos des négociations sur les retraites dans la fonction publique. Le ministre indique que « tout est amendable » mais ajoute aussitôt « rien n’est négociable ». Il récolte comme il se doit la grève générale des transports le 18 octobre.

C’est le faux bond de madame Rachida Dati aux professionnels de la justice en refusant de négocier la carte judiciaire. C’est enfin la fausse solution que représente l’adoption du test ADN pour l’immigration, remettant en cause un principe républicain et provoquant au-delà de la gauche un Zénith éclectique et unanime dans la réprobation.

En dix jours, Sarkozy a tout faux et aborde - au-delà des sondages à la baisse et des rumeurs de divorce présidentiel à la hausse – sa première semaine noire.

Revers diplomatique, fautes psychologiques, querelles de personnes, embouteillage de contestations y compris de la base sociale du régime, le tout dans une situation de crise économique inattendue grèvant un peu plus un pouvoir d’achat en berne.

Nicolas Sarkozy n’est plus à l’offensive, son discours sur l’ouverture « est déjà mangé ». Il doit pallier au plus pressé. Il apparaît tout à coup courir après les évènements, alors qu’il estimait il y a encore huit jours être le maître du temps.

Ce n’est pas encore l’heure de la disgrâce mais ce n’est plus l’état de grâce. Nicolas Sarkozy n’est pas encore personnellement en cause mais sa méthode, en première ligne, est déjà chahutée.


L'on pourrait ajouter à cette liste déjà longue, la fronde des professeurs d'école qui ont refusé de lire la lettre de Guy Mocquet, transformant ce rituel issu d'un caprice présidentiel en journée de commémoration de la résistance...

Alors pour terminer, sa vie personnelle : eh oui, il faut en parler, puisqu'il l'a mise en avant en confiant à son épouse l'une des plus hautes missions dans l'affaire des infirmières bulgares, là où c'est son ministre des affaires étrangères -ah bon, il est de gauche?- qui aurait dû y aller...

Le départ de sa femme, donc, celle que les journalistes, toujours prêts à caresser dans le sens du poil, appelaient à longueur de lignes "La Première Dame de France" -quelle hérésie, quand on sait que la femme du président ne passe par aucun suffrage universel, et que la femme est émancipée depuis l'après-guerre!- et.... le tableau est presque complet ! 

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S
Et on pourrait rajouter aussi sa manie de tout vouloir contrôler, qui maintenant lui saute à la figure comme une grenade à retardement : à n'avoir pas voulu faire confiance à son Premier Ministre, à ne rien déléguer, c'est lui maintenant qui prend tout en pleine figure, et il n'a aucun fusible à faire sauter !
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