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Le blog de la Gauche du Réel à Maisons-Alfort
8 juin 2007

La pauvreté aujourd'hui, c'est quoi au juste ?

Synthèse réalisée par Clara des contributions extraites du site "Les 3Socs" sur ce thème de la pauvreté. 

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Qu’est-ce que la pauvreté ?

On interpelle régulièrement les socialistes sur le thème de la pauvreté et sur la façon dont ils abordent cette question. Le PS espère créer de la croissance pour créer des emplois et donc réduire le chômage. La formation au travers des parcours professionnel sécurisé permettra peut-être à certains de repartir sur de nouvelles bases...

Aujourd'hui on voit au PS de plus en plus de gens qui prônent "des valeurs", et même la valeur du "travail … qui paie » !

Mais, de quelle pauvreté parle-t-on, celle des exclus, du « quart monde » ou celle du smicard ?

Dans tous les cas, forment-ils un électorat stable, suffisant ? Un parti qui est élu par les pauvres, et s'évertue à les faire disparaître (par le haut bien sûr) est-il un parti stable ? Presque tout le monde sait lire, presque tout le monde doit pouvoir avoir un niveau "type" IUT. Certains diront, oui mais ça sert à rien si tout la France a le même diplôme. Mais précisément, l'espoir est que la France se hisse au niveau "80% d'une classe d'age à l'IUT, tandis que les pays émergents se battent encore avec l'illettrisme.

Plus les français créent de richesse, moins les salariés sont pauvres, la solidarité peut jouer en faveur des moins diplômés qui peuvent occuper des emplois moins concurrentiels. Dans le même temps, les pays émergents peuvent lutter contre l'illettrisme, sans que cela gène les riches. C'est une partie des trois socialismes : « égalité réelle ». Ne pas gaspiller les intelligences, qui aujourd'hui vivent dans l'échec scolaire pour raison sociale.

Dans la classe moyenne, l’on trouve des gens qui sont "de gauche" par leur histoire, leur culture, mais qui aujourd'hui n'ont plus envie de faire un effort de solidarité. Or si l'on ne peut pas s'appuyer sur les "pauvres" pour être élu, il faut bien le faire sur les classes moyennes, et compter sur leur générosité pour aider les pauvres.

Prévention

Il nous faut nous exprimer par rapport à la redistribution. Elever le niveau général pour diminuer le nombre de personnes qui ont besoin de redistribution semble tout à fait adapté, mais dans l'immédiat, et avant même d'arriver à élever le niveau socio-culturel de toute une population, on peut nettement améliorer les modalités de la redistribution, à coût constant. Et ce, en réorganisant, en couplant la décentralisation telle que la veut

DSK

: rationnelle, efficace, allégée, à la problématique des "aides sociales". Par exemple,

DSK

avançait l'idée de regrouper les compétences identiques à un seul niveau.



Redistribution sociale et réorganisation de nos structures administratives


La redistribution, c’est bien sur un cheval de bataille essentiel des politiques qu’ici nous souhaitons tous. Notre interrogation, au-delà de la pauvreté en général qui inclut notamment une part importante des immigrés, et de la pauvreté « voyante », de la rue, porte surtout sur la pauvreté que l’on ne voit pas, qui touche les français qui se retrouvent dans des positions de pauvreté, que notre imaginaire relègue aux conditions du XIXième. L'orientation de cette aide peut venir d'un seul pôle de décision (le département en principe), qui sera également en charge de la formation des personnels locaux qui exercent au plus près de chaque citoyen, hébergée, mais pas dirigée par les mairies.

Il faut restructurer les services départementaux pourvoyeurs d'aides sociales, et obtenir des compétences certaines des personnels par la formation. C'est un domaine infiniment difficile : une stratégie humaniste de soutien et de réinsertion ne peut être menée de façon positive qu'avec des personnels administratifs correctement formés, à la fois sur le plan réglementaire et psychologique. Et afin de ne pas donner aux décisions de rejet un caractère trop "aléatoire" et que le demandeur ne puisse plus avoir l'impression de ne pas exister, d'être broyé par la société, instituer le principe de la "double lecture" pour chaque dossier rejeté.


Stratégie de l’inclusion, contre le renoncement


C’est une stratégie qui a été développée dans le domaine médical, en particulier dans la médecine préventive du cancer. Or la pauvreté est également un cancer de nos sociétés opulentes, qui les ronge de l'intérieur. Il faut donc prendre le même type de mesures que celles qui ont été prises pour lutter contre le cancer. Nos attitudes par rapport à la pauvreté ressemblent en effet à celles que nous avions il y a encore peu de temps par rapport au cancer: l'effroi, le rejet parce que c'est trop dur, et le renoncement ensuite. C'est aussi contre ce renoncement par rapport à la misère qu'il nous faut mobiliser nos énergies, en oubliant nos craintes et nos tabous.

Définir l’aide sociale comme le « droit à la solidarité » ?

Par exemple, le RMI a-t-il un sens, en terme de ressources ? La dignité de la personne est-elle ainsi respectée ? Que signifie le concept de CMU, dont le U signifie Universel, dès lors que des gens pauvres peuvent en être exclus, car pas assez pauvres ? Quel sens cela a-t-il de mettre un seuil à la notion de pauvreté ? C’est le quotidien de vie des pauvres dont il faut parler. D’où la nécessité de distinguer très nettement les "droits acquis", logique de répartition, (tels que la retraite) de ce dont nous parlons quand nous disons "aide sociale" que l’on pourrait appeler les « droits à la solidarité » en ce sens qu’elle n’est pas conditionnée à une épargne ou cotisation préalable.

Trouver un consensus sur la définition d'aide sociale

Parle-t-on des "aides sociales", ou bien d'une notion plus élargie? Le fait est que le travail effectué (pour les emplois aidés) est le même que celui de salariés classiques mais qu'en raison du type de contrats ce travail n'est pas considéré du fait même du mépris affiché lié a ces contrats. Du coup, le résultat en est bien pire que celui de percevoir le RMI.

La question est de savoir si il y a un « minimun vital » à accorder à une population en marge ou si on considère qu'il n'est aucun devoir à leur donner accès à cette société.. L'ambiance en France est de plus en plus au rejet et au jugement péremptoire, en mettant l'accent sur des marginaux au niveau intellectuel limité. Or, il existe de nouvelles formes de pauvreté, dont font partie les familles monoparentales ainsi que de jeunes célibataires ou encore des personnes âgées seules.

L'impossibilité d'accéder à une vie sociale extérieure, qui accentue le sentiment de rejet

Il y a donc là une question de société qui échappe au monde politique, parce qu'il y a une mauvaise compréhension de ce qu'est la pauvreté aujourd'hui qui doit être considérée dans son ensemble (travailleurs précaires et smicards, chômeurs inclus). Le point commun réside dans l'impossibilité d'accéder à une vie sociale extérieure, la famille pauvre est confinée et isolée.

Il y a une certaine honte à se dire pauvre qui persiste et isole d'avantage. Dans les constats que fait

DSK

sur la pauvreté, il y en a qui sont particulièrement perspicaces, mais il faut les chercher aussi bien dans ses propos sur la petite enfance que sur le logement, la sécurité professionnelle etc… Un regroupement de toutes ces réflexions donnerait un regard d'ensemble plus percutant. Il y a notamment certaines lacunes liées à la méconnaissance des implications et des conséquences morales et physiques dues à la privation, à l'exclusion. Un discours ambiant malsain revient à mépriser les gens qui ne "s'en sortent pas" et cela donne: "c'est qu'ils ont un problème mental" ou " c'est qu'ils ne travaillent pas assez".


Vers un « salaire citoyen » ?

Nul ne conteste la valeur « travail » : mais peut-on dire aussi cruellement aux exclus qu'ils ne s'en sortent pas parce qu'ils ne travaillent pas assez "? Avant d’être un travailleur, on est d’abord citoyen, et avant d’être un citoyen, on est un être humain. L’humain bénéficie de la liberté de croyances et de choix dans ses goûts, alimentaires, sexuels, culturels, idéologiques. Le citoyen est un acteur dans la société. Il serait bon qu’il puisse assumer son humanité indépendamment de son rôle productif ou de mise à niveau de sa formation.
Dénommer « l’aide solidaire » comme une forme de « salaire citoyen » suffirait à permettre de rendre sa dignité à la personne. La motivation de disposer de ressources financières supplémentaires par le travail ne serait pas supprimée, par contre l’angoisse de les perdre et la marque de l’infamie disparaîtraient. Sans aller jusqu’au rêve d’Attali d’accéder à une société de la gratuité, du don, on peut imaginer une société basée sur le respect humain, qui passe par la reconnaissance de la valeur de solidarité.

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