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Le blog de la Gauche du Réel à Maisons-Alfort
24 octobre 2007

CONFERENCE DEBAT AUTOUR DE LA SUPPRESSION DES SAMEDIS TRAVAILLES EN ELEMENTAIRE

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A la Maison des Syndicats de Créteil s'est tenue hier une conférence-débat sur le sujet de la suppression des samedis travaillés en école élémentaire. La FCPE 94 avait invité :

François TESTU (Professeur à l'Université de Tours, spécialiste des rythmes scolaires)
Georges FOTINOS (ancien Inspecteur Général de l'éducation, spécialiste de l'aménagement du temps scolaire)
Stéphane BONNERIE (Maître de conférences en sciences de l'éducation à l'Université de Paris XII)

Ce débat se tient au moment où le Président de la République tente d'imposer sans concertation la suppression sèche des samedis travaillés à l'école élémentaire (2 heures de moins d'enseignements par semaine).

En introduction, il est rappelé que l'aménagement des rythmes scolaires n'a jamais été motivé par l'intérêt de l'enfant. On rappelera l'augmentation de la durée des grandes vacances après la première guerre mondiale pour faire face à la pénurie de bras pendant les moissons, l'allongement de ces vacances au moment de la création des congés payés en 1936, le passage du jeudi au mercredi pour le repos à mi-semaine lorsque les écoles ne travaillent plus le samedi après-midi, ou enfin le zonage des vacances pour accompagner le développemnt économique du tourisme.

Pourtant, depuis 1980, les scientifiques ont démontré que le succès scolaire reposait sur la capacité d'attention et l'absence d'aggressivité, tous deux affectées par le manque de sommeil. En conséquence, il faut un sommeil en quantité et en qualité, c'est à dire de manière régulière.

Au début des années 80, un ensemble de propositions a été fait et a reccueilli un large consensus :
        - alléger la journée
        - étaler la semaine sur 5 jours + 2 demi-journées
        - étaler sur l'année
        - respecter le rythme 7 semaines travaillées / 2 semaines de repos
        - création de l'emploi du temps sur des critères pédagogiques (positionnement des activités qui recquièrent de l'attention, celles qui permettent de dépenser son énergie, celles qui permettent de s'exprimer...) et non en fonction de la disponibilité des moyens humains et matériels.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la proposition actuelle va à l'opposé de  ces règles.

Alors, comment interpréter cette suppression de deux heures d'enseignements, faites soit-disant au nom du
du soutien des élèves en échec scolaire et au nom de la famille ? Qui peut sérieusement croire que l'on peut faire reculer l'échec scolaire en enseignant moins ? Cela ressemble à un slogan de campagne plutôt qu'à une proposition sérieuse.

Il est donc urgent d'avoir le courage de se poser la question de ce que l'on entend par échec scolaire. L'école serait devenue une machine à produire de l'échec? Nous ne pouvons croire cela, quand nous constatons que l'illettrisme recule et que les exigences sont en augmentation constante (langues, informatique...).

La méfiance du sociologue doit nous éclairer. Que connait-on de ce soi-disant échec scolaire? Plutôt, qu'est-ce qu'un élève en difficultés? Pourquoi cherche-t-on régulièrement à accuser un groupe pour lui faire porter le fardeau (un jour ce sont les enseignants, ensuite c'est la méthode de lecture, et demain c'est la faute du collège unique...). A-t-on pris la mesure de la formidable progression du niveau d'études des élèves (80% d'une classe d'âge au niveau Bac) alors que la génération de leur parents est restée au niveau BEP en moyenne? N'y a-t-il pas là une grosse difficulté pour les parents à aider leurs enfants à apprendre quelque chose qu'ils ne maîtrisent pas eux-mêmes? N'est-ce pas un élément qui explique qu'un fils d'ouvrier a 10 fois moins de chance de faire des études supérieures qu'un fils de cadre, qui lui même a deux fois moins de chances qu'un enfant d'enseignant?

Ainsi, nous ne pouvons accepter une réforme à la hussarde qui n'est en fait que le cache-sexe des suppressions de postes. Nous devons nous mobiliser et appeler au débat, pour que nos concitoyens dépassent ce slogan marketing "des samedis libérés". A l'heure de l'économie du savoir, la réussite scolaire, l'excellence pour tous les enfants doit être clairement une exigence incontournable. Il faut débattre sérieusement des méthodes et moyens de faire reculer l'échec scolaire.

L'appel de la FCPE a bien été entendu, et d'autres département FCPE sont venus s'exprimer. Il est à regretter qu' au sein du PS, qui fait pourtant de l'éducation un enjeu prioritaire comme nous l'avons tous vu entre autres lors des présidentielles, j'aie été le seul de la section de Maisons-Alfort à participer à cet événement. Et ce n'est pas faute d'avoir distribué des invitations. Heureusement, des camarades d'autres villes étaient présents, à commencer par l'adjoint au Maire de la ville de Créteil qui nous a accueillis.

Et voici l'article relaté dans LE PARISIEN du 24 Octobre 2007

Parution du : 24/10/2007 

POUR OU CONTRE la semaine des quatre jours à l'école ? Alors que Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, a récemment annoncé pour la rentrée 2008 la suppression des cours du samedi matin dans toutes les écoles françaises, la FCPE, principale association de parents d'élèves dans le Val-de-Marne, souhaite lancer le débat.

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Réunis hier soir à la Maison des syndicats de Créteil, une cinquantaine de personnes, des enseignants, des parents d'élèves, pour la plupart adhérents ou sympathisants de la FCPE ont assisté au débat. Sur l'estrade, un ancien inspecteur général de l'Education nationale mais aussi un spécialiste des rythmes scolaire (voir encadré) ont confronté leurs avis.

« Cela va creuser les inégalités »

« Le gouvernement nous impose cette réforme sans aucune concertation, s'insurge Alain Buch, président de la FCPE du Val-de-Marne.
Avec cette conférence, nous souhaitons entamer le dialogue ». Un débat plus ou moins faussé.

En effet, la FCPE s'est d'ores et déjà prononcée contre la réforme.


« Toutes les études le montrent, assure Alain Buch, les enfants ont plus de difficultés à reprendre les cours après deux jours de coupure. Surtout, elle va creuser les inégalités. Seuls les enfants des familles aisées auront la possibilité de découvrir autre chose, d'être stimulés en allant au théâtre, au cinéma, au musée ou bien de partir en week-end. Les autres vont traîner chez eux... ».


Venue de Charenton, Arielle, membre de la FCPE et maman de deux enfants scolarisés dans le primaire, confirme : « Je ne comprends pas très bien cette mesure. On retire des heures de cours à nos enfants alors qu'ils ont de plus en plus de difficultés pour lire et compter. Le samedi est utile, il permet d'approfondir les points non compris pendant la semaine. Et pour nous parents, on rencontre plus facilement les enseignants ». Assise au fond la salle, Valérie a un tout autre avis. « Je comprends pas comment on peut être contre cette réforme, lâche cette maman agacée. Cela me casse la tête de me lever tous les samedis matin. En plus, je suis divorcée. Organiser la garde alternée avec le papa, c'est le cauchemar. J'attends la semaine de quatre jours depuis longtemps.
Et qu'on ne me dise pas qu'elle va augmenter le travail hebdomadaire des enfants. Ils sont tout le temps en vacances. C'est surtout les professeurs que ça gêne, ils vont perdre des postes.


» Le débat est lancé...

Vincent Vérier


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